Portrait de Servane Escoffier

Connue pour ses exploits en tant que navigatrice, Servane Escoffier est également une femme d’affaires qui a su mener sa barque dans le domaine du nautisme.

Servane Escoffier naît à Saint-Malo le 8 avril 1981. Fille du skipper Bob Escoffier, ancien patron de la compagnie Etoile Marine Croisières, elle ressent très tôt l’appel du large et s’oriente rapidement vers la course à la voile. En 2001, elle fait ses premières armes à l’occasion du Championnat de France en équipage. En 2003, elle court la Transat Jacques Vabre aux côtés de son père Bob, sur un monocoque de 60 pieds, Adecco ; les deux coéquipiers terminent à la 12e place. En 2005, la jeune femme obtient son diplôme de commerce international, couronnement de quatre années d’études à l’Ecole Supérieure de Commerce de La Rochelle. Ce diplôme va lui permettre de mener une activité d’entrepreneur, parallèlement à son parcours de navigatrice : elle va ainsi créer la société Servane Escoffier & Sea qui propose des services de conseil aux entreprises de nautisme. En 2006, elle prend pour la première fois le départ de la Route du Rhum, course en solitaire reliant Saint-Malo, sa ville natale, à la Guadeloupe ; elle s’adjuge la deuxième place dans la catégorie des Monocoques de 50 pieds. En 2007/2008, elle participe à un tour du monde en double, la Barcelona World Race, sur un autre monocoque, Educación sin fronteras ; elle finit en cinquième position. En 2010, elle s’aligne une deuxième fois au départ de la Route du Rhum, cette fois-ci dans la classe Ultimes, à bord de l’ancien catamaran de Bruno Peyron, Club Explorer, rebaptisé Saint-Malo 2015. De petit gabarit, la navigatrice relève un véritable défi physique en acceptant de piloter ce géant de 22 m 50. La mission est brillamment accomplie puisqu’elle franchit la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre en 16 jours, 6 heures et 56 minutes.

Après cette traversée, la Malouine s’éloigne un temps des compétitions pour se rapprocher du monde des affaires. En 2011, elle prend la tête du chantier naval Mayday Boat, spécialisé dans la construction et la réparation de bateaux en bois. Deux ans plus tard, alors qu’une nouvelle édition de la Route du Rhum se profile à l’horizon, elle revient à sa passion première : la course. Avec son compagnon Louis Burton, elle crée un projet de financement participatif « Espoir pour un Rhum » ayant pour but d’offrir à un jeune skipper d’Ille-et-Vilaine la possibilité de s’aligner au départ de la célèbre régate transatlantique. A l’issue des sélections, c’est un Malouin de 23 ans, Valentin Lemarchand, qui est élu vainqueur. En permettant à un jeune espoir de réaliser son rêve, la skippeuse ne renonce pas pour autant à participer elle-même à la reine des transats en solitaire. Début 2014, elle annonce qu’elle rempile pour une troisième Route du Rhum, non plus parmi les Ultimes, mais dans la classe Rhum. Quelques mois plus tard, un simple contrôle médical vient contrecarrer ses belles ambitions. Le médecin du sport qui lui fait passer les tests obligatoires découvre qu’elle est atteinte de la maladie de Basedow, une hyperthyroïdie auto-immune qui lui interdit tout effort de grande ampleur dans les mois qui suivent. La navigatrice déclare forfait, jetant dans le désarroi l’équipe et les sponsors qui la soutenaient depuis plusieurs mois. Le projet de Servane que l’on s’attendait à voir couler irrémédiablement au fond du bassin est pourtant sauvé des eaux… par un autre Escoffier. A la surprise générale, Bob, le père, annonce qu’il va prendre la place de sa fille à bord de son Sydney 60 LINEDIT’H. La presse unanime salue la beauté du geste et ce formidable esprit de famille qui unit les deux skippers. A partir du 2 novembre, les amateurs de voile suivront avec passion le parcours de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre d’un père venu au secours de sa fille.

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