Route du Rhum 2014 – Portrait du navigateur Nils Boyer

L’attente fut interminable pour ce Malouin passionné de course à la voile depuis l’âge de 5 ans. Enfin majeur, Nils Boyer ne va plus se contenter de suivre de loin les exploits des marins embarqués sur la Route du Rhum. Il va dorénavant pouvoir écrire sa propre histoire.

Né en 1993 à Saint-Malo, Nils Boyer porte la mer dans ses gênes ! Il suffit de remonter un peu son arbre généalogique pour trouver ce qui l’a poussé à devenir marin. Au premier chef, le grand-père maternel, commandant sur un chalutier qui partait pour Terre-Neuve. Dans une interview au Pays Malouin, Nils Boyer présente son aïeul comme la personne qu’il admire le plus au monde…

Les premiers pas du petit Nils sur une embarcation sont pourtant loin d’être concluants : « Lorsque mon grand-père m’emmenait sur son bateau de pêche, j’avais une peur bleue ! » reconnaît-il aujourd’hui. Mais lorsque l’on grandit à Saint-Malo, on échappe difficilement à l’attraction magnétique que la mer exerce sur les enfants en quête d’aventures. Vers l’âge de 5 ans, Nils Boyer traîne du côté des pontons et regarde avec des yeux écarquillés les bateaux qui rentrent ou sortent des bassins. Dès lors, il ressent le besoin de s’introduire dans ce petit monde qu’il observe attentivement depuis les quais. Mais comment s’y prendre ? Le bambin choisit l’option « J’y vais au culot » : il accoste les plaisanciers, les pêcheurs, les skippers et leur propose ses services… Balayer le pont, nettoyer les cabines, repeindre les coques, aucune tâche ne l’effraie. Au bout de quelques mois, tous les marins du port ont eu affaire à ce petit moussaillon qui se démène comme un diable et qui, surtout, pose des milliers de questions ! Son enthousiasme débordant finit par porter ses fruits. En 2005, un skipper malouin, François-René Carluer, le remarque et lui confie la responsabilité de son bateau. Avec lui, il remporte la course Cowes-Dinard, sa première traversée de la Manche. Il n’a alors que 12 ans ! En 2010, Nils Boyer songe déjà à participer à la Route du Rhum mais il doit y renoncer car il est encore mineur. Sa demande de dérogation est refusée. Il se contente alors de préparer le trimaran de Franck-Yves Escoffier.

Quatre ans plus tard, il peut enfin réaliser son rêve d’enfant : prendre part à la Transatlantique qui relie sa ville natale à la Guadeloupe. Le Malouin s’est choisi comme compagnon de route un bateau qui a déjà une longue histoire. Appelé Let’s Go, ce monocoque écume les mers depuis 36 ans. En 1982, il a remporté la Route du Rhum dans sa catégorie. En 1986, Jean-Luc Van De Heede l’a armé pour réaliser son premier tour du monde en solitaire. Rénové par Nils et ses amis après avoir été laissé à l’abandon pendant plusieurs années, Let’s Go brille de nouveau de mille feux et semble prêt à repartir au combat.

Le 2 novembre prochain, Nils Boyer va donc se présenter sur la ligne de départ de la Route du Rhum. Il ne sera pas le plus jeune skipper (Paul Hignard lui a ravi la place à quelques jours près), ni le plus expérimenté, ni le plus ambitieux (ses sponsors ne lui imposent d’ailleurs aucun objectif de résultat), mais nous suivrons avec grand intérêt son parcours et ce pour une raison simple : le jeune homme fait partie de ces quelques navigateurs qui ont un idéal à défendre et qui mettent leur sport au service de cet idéal. Son bateau portera les couleurs de son association « L’eau de-là » dont l’objectif principal est de sensibiliser le public aux dangers qui menacent notre environnement. « Si nous ne faisons rien maintenant, nous allons laisser à nos enfants une planète dans un état lamentable… », s’emploie-t-il à répéter, partout où il passe. Et il le répétera encore avant le départ, puis à l’arrivée, profitant des projecteurs qui seront braqués sur lui… Un skipper qui s’engage, voilà une des raisons qui nous font aimer cette Route du Rhum !

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